Motivée par des récits de voyage à DÉFI VÉLO, Stella Wohlers s’est lancée dans une traversée de l’Amérique du Sud à vélo avec sa meilleure amie. Elle partage désormais l’aventure de ce périple, baptisé Grav.elles, afin d’inspirer les plus jeunes à se lancer à leur tour.
De DÉFI VÉLO à Grav.elles
Avant sa grande aventure, Stella n’était pas une habituée des voyages à vélo. Elle avait pédalé quelques jours en Suisse et en Italie avec un groupe d’ami.e.s, mais sans expérimenter l’autonomie totale d’un voyage itinérant. Monitrice à DÉFI VÉLO, elle entend les récits des intervenant.e.s venus raconter leurs aventures et décide de partir elle aussi, accompagnée de sa meilleure amie Natacha. À la fin de leurs études, les deux jeunes femmes se lancent le défi de traverser l’Amérique du Sud à la force de leurs mollets. De Lima à Ushuaïa, et en franchissant les Andes, elles prévoient de pédaler sur des milliers de kilomètres pendant six mois. L’itinéraire choisi est un « classique » des voyages à vélo, comme en témoignent les nombreuses rencontres que les deux amies ont fait tout au long de leur parcours.
Le projet est baptisé Grav.elles, un jeu de mots qui combine le nom de leur modèle de vélo, le gravel, et le pronom « elles », en clin d’œil à leur aventure au féminin. Ce nom, qu’elles impriment sur une série de petits stickers, devient également celui de leur compte Instagram, qui permet à leur entourage et aux curieu.se.s de suivre leur périple.
« Je n’aurais jamais pensé faire ça »
Le premier jour de ce grand voyage ne restera pas comme l’un des meilleur pour les deux cyclovoyageuses. Pour quitter Lima, point de départ de leur itinéraire, elles pédalent toute la journée sur l’autoroute, une expérience angoissante que Stella ne recommande pas. Mais très vite, alors que les deux amies commencent à quitter les grandes routes pour grimper dans les Andes, l’aventure prend tout son sens. « On a toutes les deux ressenti un truc assez spécial à ce moment là. On a compris pourquoi on faisait ce voyage » raconte Stella. Dans les jours qui ont suivi, le défi a surtout été physique. Même si les Andes constituent « la plus belle partie » du parcours, Stella admet que le relief escarpé, le manque d’oxygène à certaines altitudes et les lourdes charges qu’elles devaient transporter ont parfois été de véritables épreuves : « Je n’aurais jamais pensé faire ça, mais on s’est écoutées, on a fait pas mal de pauses, et finalement, on y est arrivées ! »
L’altiplano bolivien a aussi été une étape marquante. Dans l’immensité du plateau andin, les deux femmes n’ont pas vu d’arbre pendant deux mois. Stella raconte y avoir vécu des moments magiques, passés à observer les étoiles au milieu d’un désert de sel, mais elle admet aussi s’être sentie vulnérable dans cette immensité, notamment face aux orages et à la foudre. Sans possibilité de s’abriter, les deux amies ont finalement parcouru quelques kilomètres en voiture lors de cette partie du voyage, tout comme au Pérou quelques jours auparavant lorsqu’elles avaient choisi de prendre un taxi pour éviter une route dangereuse. Pour Stella, il est essentiel de trouver le bon équilibre entre les efforts à fournir pour parcourir le maximum de kilomètres à vélo et la prudence à observer lorsque les risques deviennent trop importants.
Le premier voyage d’une longue série
Au final, Stella est revenue de son aventure sud-américaine avec des milliers de souvenirs. Désormais intervenante dans le cadre de DÉFI VÉLO, elle partage ses expériences en classe pour éveiller à son tour des envies de voyage : « Les jeunes sont assez réceptifs, je leur montre des photos de paysages ou de lamas, ça leur parle. » Si son récit se démarque, c’est aussi parce que peu d’intervenant.e.s de DÉFI VÉLO ont voyagé en Amérique du Sud, ce qui confère à l’aventure Grav.elles une dimension unique.
Lorsqu’elle a du temps libre, Stella continue de voyager à vélo près de chez elle. Après une petite virée de quelques jours jusqu’au col de la Furka, elle a désormais pour projet d’explorer les Pyrénées en solitaire. Bien qu’elle ait adorée son voyage en duo, elle évoque aussi l’envie de voyager seule.
Dans sa vie de tous les jours, Stella a définitivement adopté la petite reine. Et pour convaincre son entourage de faire de même, elle aime raconter ses voyages et continuer d’alimenter le compte instagram @grav.elles avec Natasha. : « J’en parle avec des étoiles dans les yeux, je dis que c’est génial, donc je sais que ça se transmet. » Elle a aussi la chance d’avoir un groupe d’ami.e.s toujours prêt à organiser des sorties vélo, un côté social qui peut aussi servir de motivation pour attirer de nouveaux venus dans le monde du cyclisme. Quoi qu’il en soit, Stella n’a pas fini de parler de vélo. Et le projet Grav.elles, véritable voyage initiatique, sera sans aucun doute le point de départ de nombreuses autres aventures.